Mots-clés : armée française, extrême-droite, nazification, Françoise Parly, Ministère de la Défense, sédition, Macron
Après l’appel à la sédition d’officiers généraux et d’un millier de militaires de haut rang retraités, publié dans un torchon d’extrême-droite faisant injonction au Gouvernement et aux corps constitués de : « réagir au délitement qui frappe notre Patrie », du danger qui viendrait « d’un certain antiracisme qui s’affiche dans un seul but : créer sur notre sol un mal-être, voire une haine entre les communautés. Aujourd’hui, certains parlent de racialisme, d’indigénisme et de théories décoloniales, mais à travers ces termes c’est la guerre raciale que veulent ces partisans haineux et fanatiques. Ils méprisent notre pays, ses traditions, sa culture, et veulent le voir se dissoudre en lui arrachant son passé et son histoire. »
Et d’évoquer comme responsables « l’islamisme et les hordes de banlieues qui entraîne le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transformer en territoires soumis à des dogmes contraires à notre constitution. »
Pour terminer par une menace directe d’appel à l’armée : « Par contre, si rien n’est entrepris, le laxisme continuera à se répandre inexorablement dans la société, provoquant au final une explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national ».
Outre qu’il faille noter les réactions timides du Gouvernement, ce message comminatoire doit interpeller tous les démocrates.
Ce courrier s’inscrit dans une nazification rampante d’une frange de l’armée française. Rappelons la dénonciation par Médiapart en 2020 puis en mars 2021 de la présence de groupuscules nazis dans l’armée d’active (Françoise Parly n’y a vu que des « actes isolés », son service de communication reprenant le caractère exceptionnellement minoritaire de ces faits).
Rappelons d’abord que, pour ces généraux s’ils ne sont plus d’active, ils sont « en réserve de la république » et maintenus pour la plupart en deuxième section à disposition de leur ministre des armées (en application du 3° de l’article L. 4137-2 du Code de la défense un général en deuxième section n’est plus en activité mais est maintenu à la disposition du ministre de la défense). Pour les autres signataires, il conviendrait à la justice, si elle était saisie de se prononcer sur cette publication.
Sans préjuger d’’une qualification pour tentative de sédition de ce pamphlet, Madame Parly, ministre de la défense pourrait au moins mettre en œuvre une procédure de radiation de ces officiers généraux.
Nous pensons nous au contraire que ces menaces faites aux corps constitués, au gouvernement sont d’une extrême gravité. La rhétorique employée est semblable à celle d’un parti d’extrême-droite, sa représentation nationale n’ayant d’ailleurs pas hésité à faire un appel à ces séditieux de rejoindre leur parti.
Nous pensons que ce silence prudent du gouvernement trouve sa lecture dans des sondages qui opposeraient au deuxième tour de la présidentielle l’actuel président et la représentante de ce parti d’extrême-droite. La mise en évidence de l’accointance d’une partie de l’armée avec ces séditieux serait reprise par le pouvoir pour orienter les votes en sa faveur extirpant de cette sédition larvée des risques de subversion.
René Hamel
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